Remise des prix des APO, édition 2019
En 2010, sous la présidence de Michel Ganivet, les Amis du Perche de l’Orne remettaient ses premiers prix des APO.
Samedi 7 août après-midi, 60 personnes s’étaient données rendez-vous à Réveillon pour la traditionnelle visite de bourg, organisée avec Réveillon-Patrimoine. La journée fut marquée par de belles surprises. Suivez les guides.
Les participants furent accueillis par Jean-Claude Mauny, maire de la commune. Celui-ci rappelle que « Réveillon possède un merveilleux patrimoine qu’il soit bâti, restauré sous l’impulsion des différentes municipalités et notamment de Michel Lesueur, naturel avec le passage de l’Huisne, ou encore culturel par la présence du ‘‘Réveillon Jazz Café’’ et des artistes Akitoshi et Michiko Yamada. » Il a remercié chaleureusement Jocelyne Beuzelin et son équipe pour les actions en faveur de la restauration du patrimoine local.
Jocelyne Beuzelin, présidente de Réveillon-Patrimoine, a présenté « l’église Saint-Martin, d’architecture romane, agrémentée d’un retable du XVIIe siècle et de deux chapelles latérales. La restauration des trois tableaux du retable a préfiguré la création de l’association en 2008. » Puis, les statues, les bancs et la chaire ont été restaurés. Notons que l’histoire de la cloche de cette église est peu singulière : « alors que les Révolutionnaires récupéraient le bronze des cloches pour en faire des canons pour les guerres contre les monarchies européennes, la notre a été conçue, fondée, installée en l’An 1 [NDRL : en 1792] et consacrée par Pierre Cyr Lemaire, prêtre jureur, et donc fidèle à la Révolution française. »
Jean-Pierre Bansard nous entraine dans le bourg, qui était fortement animé au cours des XIXe et XXe siècles, autour de la mairie-école, de ses commerces et des artisans. « Sur l’actuelle place de l’église, il faut imaginer la présence d’un château de plaisance. D’après Pierre Robine, auteur en 1980 d’un numéro des Cahiers Percherons consacré à la commune, ce château fut construit au XVIIe siècle par René de Rouër, marquis de Villeray. » Un parc l’entourait, constitué d’essences locales telles que le châtaigner et le tilleul. Vendu en 1961, le château est démoli en 1962-1963. Aujourd’hui, il reste une aile, les bâtiments conventuels ou encore la trace du porche.
A pied, les 60 visiteurs ont découvert le site de la Basse-Pelleterie. D’après Josiane Brahim, secrétaire de l’association locale, « ce village était dédié principalement à la tannerie des peaux. » En son centre, il existe un puits, « appartenant à tous les propriétaires des hameaux ». Celui-ci, restauré, « possède une couverture en tuile de pays, reposant sur une charpente d’époque, fixée sur un soubassement en pierre. »
Notons que Réveillon possédait aussi des ateliers de tissage des toiles, appelées « les Mortaigne ». Parmi les tisserands, notons la famille de Toussaint Giroux. « Ce dernier, né en 1633, partira 20 ans plus tard pour s’établir en Nouvelle-France », nous révèle Jocelyne Beuzelin. Une plaque de Perche-Canada dans l’église nous rappelle l’épopée percheronne au Canada.
Un peu plus loin, les Amis du Perche ont découvert le manoir des Rosiers, exceptionnellement accessible. En 1511, alors que le Perche est gouverné par Charles IV Valois-d’Alençon et sa mère Marguerite de Lorraine, « le manoir appartient aux deux frères Quélin : l’un était ancien chancelier de la collégiale de Toussaint de Mortagne, tandis que l’autre fut trésorier de ce Chapitre », nous informe Margaret Boulmer. Puis, ils donnèrent le domaine à la ditte collégiale, devenant une exploitation agricole.
De retour dans le bourg, la dernière étape fut le puits presbytéral. « Au cours de sa restauration en 2019, nous avons découvert son toit en tuiles de chataigner, caché par un planché du préau », informe jocelyne Beuzelin. « Il avait la particularité de posséder deux accès différents pour la prise de l’eau. » C’est le dernier projet de restauration mené par Réveillon-Patrimoine pour une valeur supérieure à 11.000€ (avec la restauration du puits de la Basse-Pelleterie). Pour trouver des fonds, « l’association a participé au concours des Amis du Perche de l’Orne et obtenu le 1er prix de l’année 2019. »
D’après Jean-François Suzanne, président ornais des Amis du Perche, « ce dossier a suscité une unanimité chez les administrateurs lors de l’analyse et du vote de ce prix. En effet, c’est le premier dossier de candidature reçu portant sur la restauration d’un bâtiment civil. » Sa restauration est aussi aboutie, par l’ajout de grilles en fer forgé, réalisées par Théo Bourgouin, ferronnier d’art de la commune. Enfin, « préserver ces puits participe à un choix équitable et durable au profit de notre environnement. L’actualité internationale nous montre tous les jours le dérèglement climatique, avec des hausses caniculaires de la température. En préservant ces puits, vous contribuez aussi à sauvegarder notre avenir. »
Dans ce contexte, entouré d’Alain Morin (président de la Fédération des Amis du Perche), de Michel Guerillot (vice-président) et des administrateurs, J-F Suzanne a remis le second chèque du 1er prix des APO 2019 (d’une valeur totale de 1.000€) à Jocelyne Beuzelin. Ainsi, outre d’enrichir et de découvrir l’histoire percheronne, les Amis du Perche contribuent à préserver le patrimoine.
En 2010, sous la présidence de Michel Ganivet, les Amis du Perche de l’Orne remettaient ses premiers prix des APO.
Page créée le 30 juillet 2021, mise à jour le 17 août 2021.
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