Nous avons appris à connaître et apprécier la facture artisanale percheronne : meubles, constructions traditionnelles, travail du maréchal-ferrant comme celui du bourrelier.
A présent se révèle à nous, à partir de patientes recherches menées par les auteurs, toute une nouvelle gamme de talents. Les artistes, potiers et faïenciers du Perche, ont su créer dès le premier quart du XIXe siècle, et ce jusqu’au milieu du XXe siècle, des objets en terre vernissée, de faïence et de grès, non seulement d’une remarquable qualité d’usage, mais aussi d’une rare valeur esthétique. Ceci dans un contexte favorable, celui d’un terroir riche en bancs d’argile, en sources et cours d’eau.
Au XIXe siècle, des échanges de savoir-faire s’opèrent entre les régions voisines, du Maine à la Touraine, de l’Orléanais à la Normandie. Des hommes voyagent, tels les peintres en faïence, les mouleurs et les modeleurs. Ils revivent au fil des pages.
L’ouvrage permet aux lecteurs de découvrir trois personnalités et trois sites dont les productions ont déjà retenu, depuis des décennies, l’attention des conservateurs de musées :
– celui de Beaumont-les-Autels, entre Nogent-le-Rotrou et Brou, où il existait, dès le début du XIXe siècle, plusieurs types de production, traditionnelles ou novatrices, avec les découvertes et les créations de Charles-Jean Avisseau, le disciple de Bernard Palissy ;
– celui de la forêt de Bonnétable, proche de La Ferté-Bernard, une ancienne terre percheronne, relevant du Maine, où tout un ensemble de petits ateliers furent regroupés, au XIXe siècle, à la Villa du Rond, pour une production importante et diversifiée ;
– Coudreceau enfin, au hameau de la Poterie, avec Louis Le Gué, dernier représentant d’une lignée de potiers, qui crée son premier « chef-d’oeuvre » à la fin du XIXe siècle. Il ne cessera son activité qu’à sa mort, en 1954. Les innombrables pièces qu’il a façonnées oscillent entre tradition et innovation.
Un grand nombre de photographies et d’objets, découverts récemment pour certains d’entre eux, ainsi que des dessins à la plume originaux et inédits apportent une contribution à la nécessaire prise de conscience d’un domaine artistique qui appartient au patrimoine percheron.
La lecture de cet ouvrage démontre bien que les faïences, les sculptures de terre vernissée, les poteries décorées du Perche méritent d’être reconnues comme d’authentiques chefs-d’oeuvre d’art populaire.
TABLE DES MATIÈRES
• Découvrir les faïences, les poteries et les terres vernissées du Perche
• Beaumont, Bonnétable et Coudreceau : trois centres de production de faïences, de poteries et de terres vernissées
• Maîtriser l’argile, les couleurs, la cuisson : un art et des techniques du terroir percheron
• Personnalités originales et modernes : Avisseau, Thuilant et Le Gué
• Vie et travail du potier : l’atelier de Louis Le Gué à Coudreceau
• Une production diversifiée : quelles formes pour quels usages ?
• Créativité et expression artistique du Perche : faïence brune et fleurie, pots « Jacqueline » et zoomorphes, turlots
• Éléments architecturaux décoratifs : entourages de fenêtre, épis de faîtage, statues…
• Les formes de la vie, hier et aujourd’hui
• Annexes : Quelques expressions pour comprendre – Les mots des potiers – L’école de Tours au XIXe siècle : les descendants et les proches de Charles-Jean Avisseau, ancien contremaître de la manufacture de faïence de Beaumont